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NOTE D'INTENTION
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STATEMENT Marie Havel Artiste site art

(English version below)

Née en 1990 à Soissons (Aisne),

vit et travaille  à Montpellier

Diplôme National Supérieur

d'Expression Plastique

(DNSEP) 2016

Montpellier Contemporain

Ecole Supérieure des Beaux-Arts

(MO.CO ESBA), félicitations du jury.

NOTE D’INTENTION

(SE) BÂTIR (SUR) LA RUINE

A travers des techniques variées et souvent entre modélisme et dessin, mon travail questionne la ruine, interrogeant tant la nature que l’individu ; par lesquels et en qui, elle s’inscrit. De ses traces ingérées par le paysage et l’histoire collective ; jusqu’à l’environnement domestique le plus intime et les rituels du jeu ; je tente de saisir l’instant où survient la ruine que ce soit dans le paysage comme dans nos pratiques, dans nos regards. Je tente ainsi d’envisager sa potentielle réactivation et les possibles changements d’identité des lieux ou paysages qui en découlent ; de révéler le travestissement des lieux par le souvenir, par les individualités, à travers la notion peut-être de « paysages usagés ». Je recherche les points de frictions de l’histoire individuelle et collective, ouvrant de nouvelles perspectives dans la manière dont l’une et l’autre peuvent se lire en interrogeant la ruine. Il s’agit alors d’envisager cette dernière comme possible mode de construction à part entière. La ruine peut-être pas comme une fin mais comme un prolongement, comme un état instable, une latence. Un état non définitif, en attente de chute comme de rénovation, disparaissant et renaissant sans cesse. La ruine aussi alors, comme une fondation ou un humus devenant la base, le socle, l’incubateur de nouvelles constructions, qu’elles soient physiques ou psychiques. Ce travail relève ainsi de tensions, de points d’équilibre et de cycles de construction / de(con)struction, découvertes / recouvrements, entre l’enfance et l’âge adulte, l’humain et la nature, la nature et l’enfant, dans des va-et-vient et des jeux d’échelles permanents.

 

Ainsi, une part du travail évoque la ruine constituante du paysage, de l’architecture, d’une grande histoire commune extérieure, parfois lointaine, quand une autre suggère des paysages qualifiés de domestiques. Environnements intimes et intérieurs, en apparence plus naïfs et familiers, empreints de clins d’oeil, d’anecdotes et d’objets aussi singuliers que représentatifs d’une génération ; considérant notamment l’enfance et ses occupations, ses matériaux, comme possible terreau de nombres d’apprentissages indissociables de la construction de l’individu, tels que celui de l’échec, de la perte, de l’adversité comme du simulacre, du faux-semblant et du sabotage. Si cette recherche globale, par la diversité des médiums et des sujets, peut alors aisément se scinder en deux parties tout à fait distinctes ; elle s’attache néanmoins par son articulation à parcourir la ruine et la manière dont on l’envisage ; à travers une histoire collective et un imaginaire commun, cherchant à pointer les origines de la ruine, ses résurgences, ses racines et leurs possibles destinations.​

 

Cette démarche a pris sa source en des lieux connus et au travers d’expériences personnelles, mes terrains de jeux s’étant situés principalement dans l’Aisne près du Chemin des Dames ou sur la côte d’Opale jonchée de restes du mur de l’Atlantique. Des paysages forgés, façonnés, par une Histoire lointaine mais omniprésente de chute, de ruine et de dévastation, dont l’observation et l’expérimentation traverse l’ensemble de ma démarche en filigrane. Des paysages qui sont aussi le support, la base de nombres d’enfances, d’individualités, de jeux et de constructions / reconstructions, réappropriations intimes et collectives.

born in 1990 in Soissons (Aisne),

lives and works in Montpellier

Graduated (DNSEP)

at Montpellier Fine Arts School

(MO.CO ESBA) in 2016, with congratulations.

STATEMENT

BUILDING (OURSELVES ON) RUINS

 

Through various techniques and often between model making and drawing, my work questions ruin, questioning both nature and the individual. From its traces ingested by the landscape and the collective history ; to the most intimate domestic environment and rituals of the game ; I try to grasp the moment when the ruin occurs, to consider the reactivation of ruins and possible changes in the identity of places or landscapes, to reveal the transformation of places through memory and individualities, through the notion perhaps of « used landscapes ». I try to point individual history in a more collective history and above all, to consider ruin as a possible construction mode in its own right. This work thus involves tensions, points of balance and cycles of construction/ de(con)struction, discoveries/ overlaps, between childhood and adulthood, man and nature, nature and child. Thus, the first part of the work evokes the constituent ruin of the landscape, of architecture, of a great common external history, sometimes distant, when the second suggests landscapes qualified as domestic, intimate and interior environments, seemingly more naive and familiar. This second part of my research is then imprinted with winks, anecdotes and objects as singular as representative of a generation ; considering especially childhood and its occupations, its materials, as a possible breeding ground for many learnings such as that of failure, loss, adversity or even sabotage. If this global research, by the diversity of mediums and subjects, can then easily be divided into two quite distinct parts ; it is nevertheless attached by its articulation to go through the ruin and the way in which it is considered ; starting from a collective history towards a common imagination, seeking to point out the origins of the ruin, its resurgences, its roots and their possible destinations.​ This approach has its source in known places and through personal experiences, my playgrounds being located mainly in the Aisne department (north of France) near the Ladies' Way (Chemin des Dames) or on the Opal coast strewn with remains of the Atlantic wall. Landscapes forged, shaped, by a distant but omnipresent history of fall, ruin and devastation, which are also the support, the basis of numbers of childhoods, games and constructions/ reconstructions, intimate and collective reappropriations.

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