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CATAKITS   Marie Havel Artiste site art

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Maquettes de paysages (matériaux, peintures et flocages de modélisme) dans caisses à outils en métal et boîtes sous verre dormant, dimensions variables, Marie Havel © ADAGP, Paris, 2022.

Landscape models (model-making materials, paintings and flockings) in metal tool boxes and dormant glass boxes, variable dimensions, Marie Havel © ADAGP, Paris, 2022.

Dans cette série, des paysages miniatures prennent place dans différentes boîtes utilitaires. 

 

Certaines, récupérées dans des surplus militaire, sont des caisses à outils de l’armée française dont les fonctions initiales sont variables, choisies pour leur aspect et leur usure, volontairement préservés au cours du processus créatif. Sur ces dernières nous pouvons ainsi lire différentes inscriptions relatives à leur origine, leur conférant un surplus d’histoire et laissant ainsi entrevoir une forte notion de réappropriation, de reconstruction dans ce travail de création, s’inscrivant tout particulièrement dans l’ensemble de ma démarche artistique. 

 

D’autres sont des caisses à outils neuves, choisies pour l’évidence formelle de leur fonction et pour laisser davantage de place à l’idée d’un monde à faire naître, à construire, tranchant avec l’aspect extérieur lisse de ces réceptacles.

 

D'autres encore sont des boîtes sous verre dormant, normalement destinées à contenir un équipement d’urgence (clé, outils spécifiques, haches, extincteurs…) dont le contenu ne doit être extrait qu’en dernier recours, généralement par les secours en brisant le verre prévu à cet effet à l’aide d’un marteau qui lui est rattaché. Comme tous les équipements d’urgence qui doivent être et sont particulièrement visibles par leur couleur rouge vif notamment, ces boîtes sont cependant et en particulier dans les lieux d’exposition généralement disposées dans des recoins, des espaces ignorés. Nous devons noter leur présence mais les oublier dans le même temps. Il s’agit alors d’introduire dans ces boîtes, en lieu et place d’un équipement d’urgence, des paysages miniatures à la végétation luxuriante, foisonnante, une végétation fantasmée à l’apparence fantastique, onirique, presque enfantine tel un paradis perdu. Des lieux rêvés, des oasis miniatures presque accessibles, protégés par leur vitre, à percevoir alors comme des instruments de secours, des échappatoires naturels, nécessaires, ultimes, salvateurs. Des petites boîtes d’urgence qui cette fois peuvent intriguer et questionner en étant présentées non pas dans des recoins mais très visiblement à notre regard. Des paysages et une végétation dont il est nécessaire d’envisager l’urgence de la préservation et qui sont aussi notre seul recours en cas d’urgence.

 

La nature de l’objet détermine ainsi la lecture du paysage qu’il contient même si dans chacune invariablement, les paysages qui s’y trouvent sont ceux de ruines, fantastiques, magnifiées, presque jouables, tant inspirés de paysages réels que de jeux vidéos d’aventures ou de jeux de plateaux, de jeux de rôles, appuyant vers un imaginaire où la ruine et sa végétation se veulent des constructions foisonnantes, riches, fabuleuses. 

 

Ces paysages se découvrant à l’ouverture d’objets métalliques rudes, à la charge évocatrice très forte lorsqu’ils sont fermés, apparaissent tels des trésors, capable de réparer, de panser les blessures, d’enjoliver le souvenir, la mémoire de ce qui fut, de ce qui a disparu, d’imaginer ce qui pourrait être, figé dans une forme d’onirisme enfantin. Une dimension manipulable, ludique, d’un paysage autrement peut-être trop vaste, trop dur. Des paysages comme des outils à notre échelle, dont on peut se servir, se saisir. Des paysages figés en mouvement, entre ruine saisissante et chantier de rénovation, entre reconstitution de paysages réels et son prolongement vers l’imaginaire. 

 

Le choix des boîtes ; à outils ou sous verre dormant accueillant également un outil ou matériau d'urgence ; n’est ainsi pas anodin, il s’agit là sans doute de pouvoir trimballer avec soi des paysages réparés par le temps qui les a rendus si désirables aux yeux des générations qui ont grandi, poussé sur des ruines et dont l’imaginaire s’est forgé grâce à elles. Dans certaines de ces scènes se déploient tant des miniatures de différents outils et objets du quotidien, scènes domestiques, qu’une nature exacerbée, à emporter avec soi toujours, capable d’agir tel un catakit. Des fragments de paysages vifs à une échelle manipulable, envisageable que l’on souhaite conserver, chérir presque. Des paysage comme des outils magnifiés, manipulables, transportables, opérants.

 

In this series, miniature landscapes take place in different utility boxes. 

 

Some, recovered from military surplus, are toolboxes of the French army whose initial functions are variable, chosen for their appearance and wear, voluntarily preserved during the creative process. On the latter we can read various inscriptions relative to their origin, giving them a surplus of history and thus suggesting a strong notion of reappropriation, of reconstruction in this work of creation, This is particularly in line with my artistic approach. 

 

Others are new toolboxes, chosen for the formal evidence of their function and to leave more room for the idea of a world to be born, to build, cutting with the smooth exterior appearance of these receptacles.

Still others are boxes under glass, normally intended to contain emergency equipment (key, specific tools, axes, fire extinguishers, etc.) the contents of which must only be extracted as a last resort, usually by rescuers by breaking the glass provided for this purpose by means of a hammer attached to it. Like all emergency equipment that must be and are particularly visible by their bright red color, these boxes are however and especially in the places of exhibition generally placed in nooks and crannies, ignored spaces. We must note their presence but forget them at the same time. It is then a question of introducing them into these boxes, instead of emergency equipment, miniature landscapes with lush, abundant vegetation, a fantasized vegetation with a fantastic, dreamlike appearance, almost childish like a lost paradise. Dream places, miniature oases almost accessible, protected by their glass, to be perceived then as emergency instruments, natural loopholes, necessary, ultimate, salvators. Small emergency boxes that this time can intrigue and question by being presented not in nooks and crannies but very visibly to our eyes. Landscapes and vegetation that it is necessary to consider the urgency of preservation and that are also our only recourse in case of emergency.

The nature of the object thus determines the reading of the landscape it contains even if, in each invariably, the landscapes found there are those of ruins, fantastic, magnified, almost playable, inspired by real landscapes as well as video games of adventures or games of plateaux, role-playing games, supporting towards an imaginary where the ruin and its vegetation want to be abundant constructions, rich, fabulous. 

These landscapes, uncovered by the opening of harsh metallic objects, with a very strong evocative charge when they are closed, appear like treasures, capable of repairing, healing wounds, embellishing the memory, the memory of what was, of what has disappeared, of imagining what could be, frozen in a form of childish dreaming. A manipulable, playful dimension of a landscape otherwise perhaps too vast, too hard. Landscapes as tools on our scale, which we can use, seize. Landscapes frozen in motion, between striking ruin and renovation work, between reconstitution of real landscapes and its extension towards the imagination. 

The choice of the boxes, with tools or under glass, also accommodating an emergency tool or material, is therefore not insignificant, This is no doubt a question of being able to carry with you landscapes repaired by time that have made them so desirable in the eyes of generations that have grown, grown on ruins and whose imaginations have been forged thanks to them. In some of these scenes, miniatures of various everyday tools and objects, domestic scenes, are displayed, as well as an exacerbated nature, always to carry with you, capable of acting like a catakit. Fragments of vivid landscapes on a manipulable scale, conceivable that we wish to preserve, cherish almost. Landscapes as magnified tools, manipulable, transportable, operating.

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