top of page

JUMANJI  Marie Havel Artiste site art

Cliquez sur l'image pour l'agrandir (cliquez deux fois sur mobile) / click image to enlarge (tap twice on mobile)  :

Dessins, graphite sur papier, dimensions variables, Marie Havel © ADAGP, Paris, 2016.

Drawings, graphite on paper, variable size, 2016 - Marie Havel © ADAGP, Paris, 2016.

Série lauréate du prix jeune création Drawing Room 2016 de Montpellier et du premier prix DDessin 2017, Paris.

Winner serie of the Drawing Room 2016 young creation award, Montpellier and of the first price DDessin 2017, Paris.

Les jeux semblent s’inscrire dans une boucle infinie qui n’autorise pas leur ruine, en particulier les jeux de construction puisque la condition implicite pour pouvoir rejouer est avant tout de détruire notre première construction. Il y est donc finalement tout autant question de construction que de destruction. A travers cette série j’ai souhaité figer l’instant où le jeu touche à sa fin, où ses éléments commencent à se disperser et où se faisant, on ne sait plus s’ils chutent ou s’ils s’étendent, se propagent avant de redevenir de simples kits de jeu, de construction. Parce qu’à l’image de la construction de châteaux de sable, il s’agit ici aussi d’ériger une structure vaine, une disposition éphémère dont on peut déjà présager de la chute. Pour retenir les éléments dans leur chute, offrir une persistance à cet état d’entre-deux particulièrement furtif du jeu, je lie les éléments par une végétation relevant de cet état de ruine dont leur statut les prive. Une végétation rebelle évocatrice de nuisibles, d’un état de ruine, en fait inspirée de mon travail de modélisme, permettant aussi des jeux d’échelles et conférant alors un aspect plus fantastique que réaliste à la structure.  Cette végétation vient souder les éléments entre eux et offrir un sursis, un temps d’observation d’une chute interrompue comme une fin de partie en suspend, sans vainqueur ni perdant. Comme si la structure se dégradant se renforçait finalement, des jeux comme des bâtiments, des constructions en cours, s’augmentant à mesure que la végétation les soutient. Il s’agit d’explorer les jeux, l’enfance et ses pratiques plus largement, comme étant non seulement des moments d’expérimentations mais aussi l’endroit d’apprentissage de l’échec, de la perte et de l’acte vain comme autant de couches superposées permettant sans doute finalement une construction solide, un tout persistant et stable.​ Le titre Jumanji, fait lui référence au film de 1995 de Joe Johnston, classique de ma génération, évocateur selon moi des récits de Jules Verne, dans lequel un joueur enfant se retrouve bloqué plus de vingt ans durant à l’intérieur d’un jeu et ne peut réintégrer le monde réel qu’à la condition qu’un autre joueur ne l’en libère, créant ainsi un mélange onirique de réalité et de « pays imaginaire » lorsque ce dernier ressurgit. Envahissant finalement le quotidien qu’il vient chambouler, le détruisant ou l’augmentant selon chacun, il mixe les époques, le rêve et la réalité, l’enfance et l’âge adulte, le monde sauvage et domestique.
 

 

​Construction games seem to be prisonners of an infinite loop which not allow them to the ruin, also I wanted to fix the moment when the « buildings » start to scatter, when we do not know anymore if they are growing up or falling down, before becoming simples constructions’ materials’ kits back. This is again about the idea of building a sandcastle, like a building, a becoming ruin. Here, like the trip of the travellers of Jules Verne to the center of the Earth, who find there a panel of several elements, vegetations of every times, of every kinds which are coexisting in a same space, this is about digging in order to find back the tracks of what disappeared and what is now coming to be set up in front of us. The vegetation is coming to join, to solder the elements in their fall to build a persistant form, a parallel world fixed in the memory we can keep from it, in which falling down is getting stronger. The drawing allows by its precision and its dimension to come « walking » inside, the slow work of precision is an opponent to the instant process of the act of drawing, here the drawing is taking something brief very slowly, the fall. Contrasts and empty spaces allow to get out of the  « building » and the multitude of details catch us like children looking at something very close, considering only parts of a space, one by one. At first we perceive the fall, then the multitude of landscapes. The drawing is as dealing with the isolation as a run, an escape, as a child’s hut can do. The title Jumanji, refers to Joe Johnston’s 1995 film, classic of my childhood related to me to Jules Verne’s universe, in which a child player is stuck for more than twenty years inside a game and can only reintegrate the real world on the condition that another player gets him out, creating a dreamlike mixture of reality and « imaginary country » when the latter reappears. Finally invading the daily life that he comes to shake, destroying it or increasing it according to everyone, he mixes the times, dream and reality, childhood and adulthood, wild and domestic worlds.

bottom of page